Kena Gerard Ngrebaye travaille depuis 6 ans comme responsable logistique pour Espérance, une ONG locale qui opère à Bambari, en République Centrafricaine. Au cours des six derniers mois, Kena a été le point focal du groupe de travail du Cluster Logistique réactivé en 2021, où, entre autres choses, il maintient un lien constant avec l'unité de coordination du Cluster Logistique à Bangui afin de faciliter le partage d'informations.

Kena
Kena travaillant à son bureau. Crédit photo : Kena Gerard Ngrebaye

Quel est votre rôle en tant que point focal du Groupe de Travail Logistique (GTL) ?

Nous travaillons sur plusieurs sujets liés à la logistique, notamment le renforcement des relations entre les logisticiens de la Ouaka d’une part et le renforcement de la collaboration entre les logisticiens et les prestataires de services entre autres à travers la mise en place de base de données fournisseurs. Nous nous attardons aussi sur la sensibilisation sur les politiques éthiques et la lutte contre la fraude et la corruption. J’assure ainsi un échange de bonnes pratiques entre les acteurs logistiques, le succès et la pérennité des activités de mutualisation et je mets en avant leur plus-value pendant les différentes réunions de coordination régionale.

Une fois par mois, je facilite la réunion du GTL et me charge de la rédaction du compte rendu. Je bénéficie de l’appui du Co facilitateur du Cluster Logistique à Bangui dans la collecte et la remontée des besoins principalement vers les acteurs fournissant les services logistiques communs tels que Humanité & Inclusion (Transport mutualisé) et Première Urgence Internationale (stockage mutualisé, renforcement de capacités logistiques). Par ailleurs, la mise en réseau avec les points focaux des autres GTL par le Co facilitateur me permet de mieux coordonner certains mouvements des partenaires et de gagner en efficience et optimisation des opérations logistiques.

En outre, je maintiens un lien constant avec la cellule de coordination du Cluster Logistique à Bangui en vue de faciliter le partage d’informations, comme les contraintes d’accès physiques, les cartes de présence physique des acteurs humanitaires dans chaque région, etc.)

Qu’est ce qui est le plus compliqué en tant que point focal du GTL ?

La principale difficulté à laquelle je suis confronté réside dans la mobilisation des acteurs logistiques sur une problématique logistique donnée. Certains acteurs logistiques sont souvent sur le terrain, d’autre encore changent souvent d’employeur et surtout de base d’affectation (ici en RCA, il y a un turnover vraiment élevé). La continuité des échanges est donc plus difficile à assurer.

Comment et à quelles occasions interagissez-vous avec le Cluster Logistique ?

L’interaction avec le Cluster Logistique se fait principalement à travers les échanges téléphoniques et par mail avec la Coordonnatrice, la Gestionnaire de l’information et le Co-facilitateur. Les sujets de discussions sont par exemple l’analyse contextuelle, les contraintes d’accès physiques et tout autre besoin et contraintes logistiques. Cette interaction est surtout renforcée pendant les visites terrain du Co-facilitateur, ce qui permet de redynamiser le GTL et de lui insuffler une meilleure dynamique d’entraide, de réseautage et d’accès aux services logistiques communs notamment la mutualisation (transport et stockage).

Est-ce que le groupe de travail est utile pour la délivrance de l’aide humanitaire ?

Le GTL, grâce à son pragmatisme et son sens des priorités a entrepris plusieurs initiatives qui ont vraiment soulagé le quotidien des acteurs logistiques et par la même occasion, facilité la délivrance de l’aide humanitaire dans la région de la Ouaka. On peut citer par exemple :

  • La sensibilisation d’une part des transporteurs sur les différents enjeux liés au strict respect du délai d’acheminement de l’aide humanitaire et d’autre part des prestataires de service de location de véhicule léger sur les différentes pannes récurrentes observées ainsi qu’une approche d’harmonisation des tarifs (baisse des prix de location).
  • La mise en commun par les logisticiens des approches de solutions aux problèmes fréquemment rencontrés au niveau de la chaine d’approvisionnement.
  • Le renforcement des capacités des logisticiens dans la gestion des approvisionnements, des stocks, du parc de véhicules et des équipements.

 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait prendre le rôle de point focal d’un GTL ?

Il s’agit d’une responsabilité importante en termes de disponibilité mais véritable source d’épanouissement et de développement professionnel et personnel pour l’humanitaire que je suis.

Je me suis découvert différentes compétences et aptitudes pendant l’exercice de cette fonction de lead du GTL et j’encourage chacune et chacun à envisager ce rôle très enrichissant en termes de savoir, savoir-faire et savoir être. 

Le Cluster Logistique met tout en œuvre afin de fournir à ses partenaires une plateforme de coordination et de partage d’informations en capitale et via des groupes de travail logistiques dans 6 localités sur le terrain pour permettre aux partenaires d’assurer la mise en place et la continuité de leur chaine d’approvisionnement de l’aide humanitaire aux populations affectées. Le Cluster Logistique cherche également à mettre en place des partenariats sur le renforcement de capacité pour accroître la qualité et l’efficacité de la réponse humanitaire, une condition indispensable au développement du secteur de la logistique en RCA. Pour en savoir plus, visitez la page ici.

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Kena Gerard Ngrebaye has been working for 6 years as Logistics Manager for Esperance, a local NGO operating in Bambari in the Central African Republic. For the past six months, Kena has been the focal point for the Logistics Cluster Working Group in Ouaka, where he maintains a permanent link with the Logistics Cluster Coordination Unit in Bangui, among others, to facilitate information exchange.

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Kena working at his desk. Photo credit: Kena Gerard Ngrebaye

What is your role as head of the Logistics Working Group (LWG)?



We are working on several logistics-related issues, including strengthening relations between logisticians in the Ouaka region on the one hand, and strengthening cooperation between logistics and service providers through the establishment of a supplier database. We are also raising awareness of ethical principles, such as fighting fraud and corruption. In this way, I ensure the exchange of best practices among logistics actors and highlight their added value at the various regional coordination meetings.



Once a month, I moderate the LWG meeting. I benefit from the support of the logistics cluster co-facilitator in Bangui to map and report needs, especially among actors providing common logistics services, such as Humanité & Inclusion for joint transport and Premiere Urgence Internationale for shared storage and logistics capacity building. In addition, networking with the focal points of the other LWGs through the co-facilitator allows me to better coordinate between partners and optimise logistics operations.



Finally, I am in constant contact with the Logistics Cluster Coordination Unit in Bangui to facilitate the exchange of information.



What is the most difficult thing about working as LWG Focal Point?



The main difficulty I face is mobilising logistics actors around a particular logistics problem. Some partners are often on-site, others change employers frequently. The continuity of information exchange is therefore more difficult to ensure.



How and on what occasions do you cooperate with the Logistics Cluster?



Interaction with the Logistics Cluster is mainly with the Coordinator, the Information Management Officer and the Co-Facilitator. Topics of discussion include context analysis, physical access constraints and any other logistics needs and constraints. This interaction is particularly reinforced during the co-moderators' field visits, which helps to enliven the LWG and give it a better dynamic of mutual support, networking and access to common logistics services.



Is the working group useful for the delivery of humanitarian assistance?



Thanks to its pragmatism and sense of priorities, the LWG has taken several initiatives that have eased the daily life of logistics actors and facilitated the delivery of humanitarian aid in the Ouaka region. We can mention, for example:

  • The sensitisation of transporters on the various issues related to the strict respect of delivery deadlines for humanitarian aid as well as an approach to harmonise vehicle rental prices.
  • The different approaches taken by logisticians to address common supply chain issues.
  • The capacity building of logisticians in the areas of supply, storage, fleet and equipment management.

     

What advice would you give to someone looking to take on the role of LWG Focal Point?



It is a big responsibility, but a real source of professional and personal growth. I have discovered different skills and abilities during this experience and I encourage anyone in the sector to consider this role.



The Logistics Cluster provides a platform for its partners to coordinate and share information in Bangui and through logistics working groups in six locations to enable the implementation and continuity of their supply chain. The Logistics Cluster also seeks partnerships for capacity building to increase the quality and efficiency of humanitarian assistance, which is a prerequisite for the development of the logistics sector in the Central African Republic.


 

To learn more about the Logistics Cluster in CAR, visit the related website here.